24 millions pour «corrompre» Ueli Maurer

Plus de 24000 personnes ont participé à notre action satirique pour demander au Conseil fédéral de prendre enfin des mesures contre la corruption et le blanchiment d’argent.

Des criminel·le·s économiques du monde entier peuvent se cacher en Suisse derrière des sociétés-écrans anonymes. Les populations et pays du Sud sont les principales victimes de la corruption et du blanchiment d’argent, qui représentent chaque année quelque 3600 milliards de dollars US de pertes à travers le monde.

Pour que le ministre des Finances Ueli Maurer ait enfin «envie» de prendre des mesures, nous avons rassemblé pour lui un pot-de-vin symbolique sous la forme de faux billets de mille francs. Le pactole a atteint plus de vingt-quatre millions.

Le conseiller fédéral Ueli Maurer n’a pas voulu les recevoir lui-même, il n’a pas réagi à notre demande. Nous avons donc remis les signatures à la mi-janvier à la Chancellerie fédérale sous forme de pétition.

Nous demandons au Conseil fédéral et au Parlement de combler enfin les énormes lacunes législatives en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Des interventions parlementaires ont déjà été déposées en ce sens et il serait inacceptable d’attendre que d’autres scandales éclatent avant de prendre des mesures.

Nous poursuivons notre engagement: ensemble, nous pouvons agir ici pour un monde plus juste.

Un grand merci à toutes les personnes qui soutiennent nos revendications.

Contexte

3600 milliards de dollars US. C'est le montant ahurissant que la population mondiale perd chaque année à cause de la corruption et du blanchiment d’argent. Les populations et pays du Sud en sont les grands perdants. La Suisse a une part de responsabilité dans cette injustice: des milliards d’argent sale se retrouvent encore et toujours sur des comptes suisses.

Pour ne plus être un paradis pour le blanchiment d’argent et la corruption, la Suisse doit rapidement prendre des mesures:

Plus d'informations

  • 1. La Suisse doit établir un registre public des bénéficiaires économiques des entreprises.

    Cela permettrait d’identifier les personnes qui se cachent derrière des sociétés-écrans et autres constructions juridiques, et de lutter contre le blanchiment d’argent et la corruption.

    La publication de ces noms est l’une des mesures les plus efficaces pour lutter contre la criminalité économique. Plus de cent pays se sont déjà engagés à mettre ces informations à disposition du public. Mais la Suisse est toujours à la traîne.

  • 2. Des obligations de diligence raisonnable doivent être imposées aux conseillers et conseillères de sociétés-écrans.

    En 2016, les révélations des Panama Papers ont mis en lumière le rôle central des avocat·e·s et fiduciaires suisses dans la création et l’administration de sociétés-écrans et de trusts. De telles constructions juridiques servent souvent à dissimuler des activités illégales ou illégitimes. Pour y mettre un terme, la Suisse doit étendre la portée de sa loi sur le blanchiment d’argent, pour couvrir en particulier les activités liées à la création, la gestion ou l’administration de sociétés ou de trusts.

    Alors que ces obligations de diligence raisonnable sont la norme sur le plan international, le Parlement a cédé à la pression du lobby des avocat·e·s lors de la dernière révision de la loi sur le blanchiment d’argent et a refusé de prendre des mesures pour lutter plus efficacement contre de telles pratiques.

    Le conseiller fédéral Ueli Maurer doit enfin proposer des projets de lois efficaces afin que la Suisse ne soit plus un paradis pour la criminalité économique.