Des paysans nord-américains avertissent les paysans suisses des pièges du génie génétique

Zurich. Greenpeace et la Déclaration de Berne (DdB) ont invité les couples de fermiers Wiley (USA) et Schmeiser (Canada) à séjourner en Suisse. Aujourd’hui, lors d’une conférence de presse à Zurich, ils racontent leurs expériences avec la dissémination et la brevétisation de plantes transgéniques. Et ils avertissent les fermiers suisses des pièges du génie génétique. La Suisse doit faire des choix importants en matière de génie génétique: l’adoption de la Gen-Lex et la révision du droit des brevets.

Tom et Gail Wiley ainsi que Percy et Louise Schmeiser ont fait des expériences marquantes avec des plantes génétiquement manipulées. Les Wileys cultivent du soja, du maïs et du blé; ils font aussi de l’élevage. A ce jour, ils n’ont encore jamais semé de plantes transgéniques. Une pollution par du soja transgénique a toutefois été constatée juste avant le chargement d’une cargaison de soja à destination du Japon. L’acheteur de la récolte de M. Wiley a résilié son contrat.

En 2001, M. Schmeiser a été condamné pour avoir illégalement cultivé du colza transgénique de Monsanto. Il conteste toutefois avoir semé ce colza résistant à l’herbicide Roundup de Monsanto. M. Schmeiser a dû verser tout le bénéfice de sa récolte (Can$ 19'832 dollars canadiens) à Monsanto. Il a fait recours contre ce verdict. Le cas des Wileys et des Schmeisers n’est pas unique: d’autres agriculteurs nordaméricains se plaignent de contaminations de leurs cultures par des transgènes. Le 10 janvier 2002, une partie de ces fermiers a porté plainte contre Monsanto et Aventis et réclame des dommages et intérêts de ces transnationales de la transgénie.

En 2002, la Suisse devra faire des choix importants dans le domaine du génie génétique: en juin, le Conseil national devra se prononcer sur Gen-Lex, qui comporte entre autres un moratoire sur la culture de plantes transgéniques; et la consultation sur la révision du droit des brevets a lieu jusqu’en avril. Les fermiers nordaméricains conseillent à leurs collègues suisses de ne pas tomber dans le même piège transgénique. L’agriculture suisse profite actuellement encore de l’image positive que lui confère son absence de cultures transgéniques. Cet avantage écologique et économique risque d’être perdu si la législation est affaiblie au profit des transnationales de la transgénie. Greenpeace et la DdB exigent que les politiciens suisses tiennent compte des expériences de personnes directement touchées et renoncent à la dissémination de plantes transgéniques ainsi qu’à la brevetabilité des organismes.