5 ans après le Rana Plaza, une lettre ouverte demande aux entreprises suisses de signer l’accord sur la sécurité des bâtiments

Il y aura cinq ans demain avait lieu la plus grande tragédie de l’histoire de l’industrie textile. L’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, faisait 1138 morts et plus de 2000 blessé∙e∙s. Afin qu’un tel drame ne se reproduise pas, la Campagne Clean Clothes et d’autres organisations ont mis sur pied un accord sur la sécurité des bâtiments. Ce texte pionnier a déjà été signé par plus de 145 entreprises internationales de la mode. Tally Weijl est la seule firme suisse à avoir fait ce pas. Dans une lettre ouverte à Chicorée, Coop et consorts, Public Eye demande aux entreprises suisses de prendre leurs responsabilités.

Le 24 avril 2013, un bâtiment de huit étages abritant des usines s’effondrait dans la banlieue de Dhaka, enterrant des milliers de personnes dans ses décombres. Cinq ans après ce drame dû à des défauts de construction et causé par la recherche éperdue de profits, Public Eye et la Campagne Clean Clothes demandent à toutes les entreprises textiles qui s’approvisionnent au Bangladesh de signer l’« Accord sur la protection contre les incendies et la sécurité des bâtiments ». Plus de 145 sociétés internationales ont déjà paraphé ce texte qui vient d’être prolongé pour trois ans. Tally Weijl est la seule entreprise suisse à avoir pris cet engagement. D’autres firmes helvétiques comme Chicorée, Coop, Mammut, Manor, Migros et Zebra, qui font aussi produire au Bangladesh, ne l’ont pas signé, préférant miser sur des mesures volontaires.

Conclu après l’effondrement du Rana Plaza, cet accord a permis d’améliorer la sécurité d’environ deux millions d’ouvriers et ouvrières à travers des mesures juridiquement contraignantes. À ce jour, plus de 1600 usines ont été inspectées et plus de 118 500 risques ont été identifiés dans le domaine de la protection incendie, des installations électriques et de la stabilité des bâtiments. Dans 83 % des cas, des mesures ont été prises pour y remédier.

Les entreprises qui refusent de signer cet accord, dont les effets positifs ont été documentés, préfèrent miser sur des mesures volontaires plutôt que sur un programme sectoriel et juridiquement contraignant. Ces mesures volontaires sont toutefois insuffisantes pour faire face à des problèmes d’une telle ampleur. C’est pourquoi Public Eye invite la population suisse à signer une lettre ouverte intitulée « Plus jamais de Rana Plaza : pour la sécurité dans les ateliers textiles » et à faire ainsi pression sur les enseignes de la mode suisses pour qu’elles prennent enfin leurs responsabilités.

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