Economiesuisse torpille un dialogue constructif entre multinationales et ONG

En novembre dernier, la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats s’était prononcée en faveur d’un contre-projet indirect à l’initiative pour des multinationales responsables (à huit voix contre une). Pourtant, une courte majorité de l’UDC et du PLR a aujourd’hui rejeté un contre-projet au sein de la Commission du Conseil national. Ce refus est imputable au lobbying offensif mené par Economiesuisse.

Une opportunité manquée
Depuis la décision de la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats il y a quatre semaines, une alliance remarquable s’était constituée. L’une des plus grandes associations de l’économie suisse, le GEM (qui regroupe 92 multinationales), ainsi que des entreprises notables telles que Migros ou Ikea se sont prononcées en faveur d’un contre-projet. Les initiants étaient par ailleurs prêts au compromis et envisageaient le retrait de l’initiative dans le cadre d’une discussion constructive et d’un processus législatif solide. Mais l’entêtement idéologique d’Economiesuisse a coupé court aux efforts conjoints des firmes et des organisations de la société civile.

Une campagne optimiste
Les initiants sont optimistes quant à la suite et se préparent à une campagne de votation forte en émotions. Les premiers sondages révèlent que la question bénéficie d’une large sympathie parmi la population. La coalition de l’initiative, composée de plus de 85 organisations, investira toutes ses forces dans la campagne et compte prouver la nécessité de règles contraignantes contre les violations des droits humains. Dick Marty, co-président du comité d’initiative, a commenté la décision d’aujourd’hui : « L’obstination pratiquée par Economiesuisse n’est en aucun cas emblématique de toutes les entreprises. La préparation de la campagne de votation bat son plein et nous sommes optimistes quant à l’issue de celle-ci. Nous observons en effet un soutien croissant de la part des citoyens et du monde des affaires. »

Ce que veut l’initiative
L’initiative entend obliger les entreprises à respecter les droits humains dans l’ensemble de leurs relations d’affaires. Pour s’assurer que les multinationales adhèrent à cette obligation, des conséquences sont prévues en cas d’abus. Les multinationales devront à l’avenir répondre des atteintes aux droits fondamentaux causées par leurs filiales. L’initiative pour des multinationales responsables est portée par une vaste coalition, composée de plus de 80 organisations des domaines de l’entraide, des droits humains, des droits des femmes, de la protection de l’environnement, des Eglises, mais aussi des syndicats et des associations d’actionnaires.

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