Financement du développement: la Suisse est venue les mains vides

Monterrey, 22.03.2002 - La conférence internationale pour le financement du développement de Monterrey vient de se terminer. La résolution finale préparée à l’avance, le dit ‘consensus’ de Monterrey, n’a plus été reconsidérée, mais seulement commentée et interprétée. C’est, comme prévu, un document faible et dénué d’engagement.

Communiqué de presse à l’issue de la conférence internationale pour le financement du développement, Monterrey (Mexico) - Déclaration de Berne, Communauté de travail Swissaid/Action de carême/Pain pour le prochain/Helvetas/Caritas, Action de carême

Les ONG ne se considèrent pas comme partie prenante de ce consensus, déclare Bruno Gurtner de la communauté de travail Swissaid/Action de carême/Pain pour le Prochain/Helvetas/Caritas en synthétisant les résultats du forum global qui avait lieu avant la conférence officielle. Les ONG demandent davantage que les quelques petits émergements du système commercial existant.

Gouvernements, ONG, Organisations Internationales et secteur privé ont discuté de différentes propositions pour le financement du développement lors de réunions parallèles. Des échanges intenses ont conduit à des «alliances» surprenantes. «Le FMI et les ONG se sont accordés sur la nécessité d’un mécanisme indépendant de l’insolvabilité pour des pays trop endettés. Jusqu’à lors nous n’avions pas encore d’instruments appropriés pour résoudre le grave surendettement des pays à revenu intermédiaire» affirme Christine Eberlein de la Déclaration de Berne.

La déclaration faite par les Etats-Unis d’une augmentation de leur aide au développement de 10 Mrd. de dollars américains jusqu’en 2006 a soulevé un grand intérêt. Stefan Hochhuth de la communauté de travail insiste : « Malgré ce geste des Etats-Unis qui semble généreux, mais qui ne porte leur taux d’APD qu’à 0,12%, ils demeureront un des derniers contributeurs d’aide de l’ OCDE. » Contrairement à l’Union Européenne qui cherche par son annonce de 0,39% à se rapprocher du but fixé par les Nations Unies de 0,7%, les Etats-Unis ne l’envisagent même pas.

La Suisse dont la décision de rejoindre les Nations Unies a été saluée par les autres Etats-membres n’a apporté aucune nouvelle contribution, s’est limité à présenter des mesures déjà bien connues et est arrivée donc les mains vides. Elle a répété son intention d’atteindre 0,4% du PIB pour l’aide au développement en 2010. Markus Brun de Carême Suisse avertit : « La Suisse risque de tomber en dessous de la moyenne européenne, surtout si les augmentations annoncées sont victimes des restrictions budgétaires. »

Les ONG demandent aux autorités suisses de fournir des efforts supplémentaires tant au niveau financier que politique avant le sommet des Nations-Unis à Johannesburg en août. Les efforts réaffirmés à Monterrey pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015 resteront des promesses vides sans de nouveaux engagements fermes et sans la continuation et l’intensification de la collaboration entre les cabinets ministériels concernés, la société civile et le secteur privé.