Les ONG manifestent à l’occasion de la conférence ministérielle de l’AELE à Vaduz

Lausanne-Zurich, 28.06.2007 - «Non à un commerce qui ne profite qu’aux riches!» Tel est le cri d’alarme lancé par 150 organisations non gouvernementales (ONG) lors de la réunion ministérielle de l’AELE (Association Européenne de Libre-Échange qui réunit la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande) qui se tient du 28 au 29 juin 2007 à Vaduz. Dans une lettre ouverte, les ONG protestent contre les accords bilatéraux de libre-échange que l'AELE prévoit avec des pays en développement comme l’Indonésie, la Colombie, le Pérou et l’Inde.

Les Ministres du commerce de l’AELE veulent conclure dès que possible des accords de libre-échange avec des pays en développement „économiquement attractifs“, comme l’Inde, l’Indonésie, la Colombie et le Pérou. Dans une lettre ouverte, initiée par la Déclaration de Berne et Alliance Sud, 150 ONG de Suisse, du Liechtenstein, de Norvège et des pays du Sud concernés par ces négociations manifestent leur opposition. En effet, l’expérience des accords de l’AELE déjà conclus précédemment avec des pays en développement montre que ces nouveaux accords iront beaucoup plus loin que ceux de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cela signifie que les pays en développement devront ouvrir plus largement leur marché en éliminant leurs droits de douane et réglementations de protection. Ils devront également s'engager à rendre encore plus sévère leur législation en matière de propriété intellectuelle.

De tels accords réduiront fortement la marge de manœuvre des pays en développement. Les ONG craignent les conséquences concrètes suivantes:

  • La production de médicaments à un prix abordable pour les populations pauvres sera rendue plus difficile ;
  • Les industries de ces pays ne pourront pas résister à la concurrence globale générée par l’élimination des droits de douane sur les produits industriels et la large ouverture du marché des services.

L’attitude irresponsable et sans égards des pays de l’AELE risque de surcroît d'augmenter les exigences à l'encontre des pays en développement à l'OMC. C'est justement pour résister à ces accords de libre-échange que les ONG des pays de l'AELE et du monde entier se solidarisent avec les ONG des pays concernés.