Non à une « mini-ministérielle » de l’OMC à Davos!

La Suisse se sert du Forum économique mondial (WEF) de Davos comme plate-forme pour une réunion informelle, en cercle restreint, de ministres de l’OMC. Le Conseil fédéral espère ainsi prendre un nouvel élan pour les prochaines négociations de l’OMC. La Déclaration de Berne demande au gouvernement suisse de ne négocier les thèmes de l’OMC que dans les réunions officielles de l’organisation. De plus, il ne doit pas mettre ses propres intérêts économiques au centre des débats.

La Suisse, qui était exclue des négociations de l’OMC en juillet dernier à Genève, utilise maintenant le WEF comme plate-forme : le gouvernement suisse organise ce samedi 29 janvier une réunion informelle de l’OMC à Davos, en présence d’une trentaine de ministres.

« Avec l’aide des représentants de l’économie présents à Davos, les pays industrialisés utiliseront cette "mini-ministérielle" pour faire pression sur les pays en développement afin que ceux-ci ouvrent leurs marchés. Le secteur des services de ces pays, c’est-à-dire finances, tourisme et services publics, est particulièrement visé », craint Marianne Hochuli de la Déclaration de Berne. « Cette crainte est d’autant plus justifiée que les Etats-Unis comptent sur le rendez-vous de Davos pour franchir de nouvelles étapes vers de futures ouvertures de marchés. La Suisse s’est aussi fixé pour objectif, dans son Rapport 2005 sur la politique économique extérieure, d’accéder à de nouveaux marchés des services dans les pays en développement, que ce soit au sein de l’OMC ou lors de négociations bilatérales. »

La Déclaration de Berne est opposée à ce genre de réunions informelles de l’OMC. Elle demande au gouvernement suisse de ne discuter des thèmes de l’OMC que lors des réunions officielles de l’organisation, auxquelles tous ses membres peuvent participer. La DB demande aussi qu’un véritable cycle du développement ait lieu, qui prenne en compte les intérêts des pays en développement. Dans le cas contraire, les Objectifs du Millénaire, visant à réduire de moitié la pauvreté jusqu’en 2015, et que la Suisse s’est engagée à atteindre, ne pourront pas être réalisés.