Pas de profits suisses aux frais de l'Afrique du Sud

A la veille de la reprise du procès en Afrique du Sud, 29 ONG suisses demandent à Hoffmann-La Roche et à Novartis de retirer leur plainte contre l'Afrique du Sud. La santé et la vie de millions de Sud-Africains doivent passer avant les intérêts économiques de quelques entreprises pharmaceutiques.

Le Conseil fédéral a aussi été prié de donner la priorité aux droits de l'Homme et non au droit des brevets.

Dans une lettre ouverte à Hoffmann-La Roche et à Novartis, 29 ONG suisses leur demandent de retirer leur plainte contre le gouvernement sud-africain. Les ONG jugent "particulièrement choquant que malgré la situation d'urgence que vit l'Afrique du Sud aujourd'hui, Hoffmann-La Roche et Novartis donnent la priorité à la protection de leurs marges bénéficiaires et de leurs brevets, et non à la santé de millions de Sud-Africains. Cette situation pose entre autres la question des limites des droits de propriété intellectuelle."

Les ONG ont également écrit une lettre ouverte à M. Pascal Couchepin, chef du Département de l'économie publique. Elles demandent que la Suisse s'engage activement pour changer les règles internationales qui affaiblissent l'accès aux médicaments (par ex. l'accord TRIPS sur la propriété intellectuelle et le commerce). Les droits de l'Homme doivent primer sur le droit des brevets. "Le rôle de la Suisse ne doit pas se borner à appuyer les intérêts de l'industrie d'exportation suisse."

Un Sud-Africain sur cinq est affecté par le virus de SIDA. 250'000 personnes sont décédées du SIDA en 2000. Derrière un revenu national honorable, l'Afrique du Sud cache d'énormes disparités sociales et une grande concentration des richesses. Le prix des médicaments anti-SIDA les rend inaccessibles à la grande majorité des malades. La plainte déposée par 39 entreprises pharmaceutiques dont Hoffmann-La Roche et Novartis empêche le gouvernement sud-africain de se doter d'instruments juridiques nécessaires pour rendre abordable le prix des médicaments.

Pour plus d'informations:

  • Julien Reinhard, Déclaration de Berne (Lausanne). Tél: 021/620.03.08
  • François Meienberg, Déclaration de Berne (Zürich). Tél: 01/277.70.04

Les 29 ONG signataires: Action de Carême; Association Romande des Magasins du Monde (ASRO); ATTAC-Suisse; Blauen-Institut; Caritas Tiers-Monde; Centre Europe-Tiers Monde (CETIM); Commission Tiers Monde de l'Eglise catholique (COTMEC); Communauté de travail Swissaid/ Action de Carême/ Pain pour le prochain/ Helvetas/ Caritas; Déclaration de Berne; DM Echange et Mission; Espace Femmes International (EFI); Fédération Genevoise de Coopération (FGC); Fédération Romande des Consommateurs; Fédération Vaudoise de Coopération (FEDEVACO); Genève Tiers-Monde; Institut Universitaire du Développement (IUED); Humanitel; kagfreiland; Medicus Mundi; Mouvement pour la Coopération Internationale (MCI); Ökumenisches Aids-Pfarramt beider Basel; Société suisse pour la protection de l’environnement (SPE); Syndicat Industrie et Bâtiment-La Côte (SIB); Service Chrétien d'Animation Rurale (SCAR); STOPOGM; Schweizerische Gesellschaft für ein Soziales Gesundheitswesen (SGSG); Terre des Hommes Suisse - Genève; Terre des Hommes Suisse - Bâle; Uli Windlinger, Aidsbeauftragter des röm.kath. Dekanates Bern-Stadt.