Rana Plaza : plus de 1100 usines inspectées mais les victimes attendent toujours réparation

Suite à l’effondrement du Rana Plaza, il y a dix-huit mois au Bangladesh, des mesures importantes ont été prises. Dans le cadre de l’« Accord sur la sécurité incendies et bâtiments », plus de 1100 usines ont été inspectées, ce qui a permis de détecter 80’000 problèmes de sécurité. En revanche, une grande partie des survivants et des familles des victimes attendent toujours réparation.

Lausanne, le 24 octobre 2014

Dans le cadre de l’« Accord sur la sécurité incendies et bâtiments », une première inspection a été effectuée dans les quelque 1100 usines des fournisseurs des 189 entreprises signataires de cet accord, parmi lesquelles figurent quatre sociétés suisses. Les experts ont identifié plus de 80’000 problèmes de sécurité et établi 400 plans de correction. Ces chiffres montrent l’ampleur des problèmes et l’importance d’une telle initiative visant à prévenir d’autres drames dans des usines du pays.

La situation est moins avancée en ce qui concerne le versement des indemnités prévues dans le cadre du « Rana Plaza Arrangement » *. D’ici à fin octobre 2014, l’ensemble des survivants et des familles des victimes auraient dû recevoir les dédommagements du fonds d’indemnité de l’OIT auxquels ils ont droit. Dans les faits, seules 1500 personnes ont reçu un premier versement représentant seulement 40% du montant total dû au titre de dédommagement. Le paiement de montants additionnels ainsi que l’indemnisation des autres victimes ayant sollicité le fonds restent incertains, car près de la moitié des 40 millions de dollars nécessaires manque toujours.

De nombreuses entreprises textiles semblent se moquer du sort des victimes de cette tragédie à laquelle leur modèle d’affaires a aussi contribué. En 2013, les marques qui entretenaient des relations commerciales avec le Rana Plaza* ont réalisé un bénéfice total de 22 milliards de dollars. Leur refus de payer des indemnisations justes et suffisantes renforce la souffrance des victimes. Alors que bon nombre de ces personnes sont désormais à la recherche d’un nouveau travail, elles sont stigmatisées par les employeurs, au point qu’il leur est difficile de se faire engager.

En juin, sept pays de l’OCDE, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, et l’Angleterre, ont demandé aux entreprises concernées ainsi qu’au gouvernement bangladais de contribuer de manière significative au fonds d’indemnisation. La Campagne Cleans Clothes (CCC), coordonnée en Suisse par la DB, attend de ces marques qu’elles assument enfin leur devoir envers les victimes.

Plus d’informations ici ou auprès de :
Géraldine Viret, Déclaration de Berne, 021 620 03 05, viret@ladb.ch


Informations complémentaires

*Le « Rana Plaza Arrangement » vise à régler la question des indemnisations aux survivants et aux familles des victimes. La Campagne Clean Clothes fait partie des initiants de cet accord, présidé par l’OIT. Le gouvernement bangladais, des syndicats locaux et internationaux, des ONG ainsi que les entreprises textiles El Cortes Ingles, Bonmarché, Primark et Loblaw ont signé cet « arrangement » et se sont engagés à faire un versement au fonds de solidarité international géré par l’OIT.

*Ces 30 marques avaient des relations commerciales (commandes ou essais) avec le Rana Plaza au moment de la tragédie ou peu avant : Adler Modemärkte (Allemagne), Auchan (France), Ascena Retail (USA), C&A (Belgique), Benetton (Italie), Bonmarche (Angleterre) , Camaïeu (France), Carrefour (France), Cato Fashions (USA), The Children’s Place (USA), LPP (Cropp, Pologne), El Corte Ingles (Espagne), Gueldenpfennig (Allemagne), Iconix (Lee Cooper),  Inditex (Espagne), JC Penney (USA), Loblaws (Canada), Kids for Fashion (Allemagne), Kik (Allemagne), Mango (Espagne), Manifattura Corona (Italie), Mascot (Danemark), Matalan (Angleterre), NKD (Allemagne), Premier Clothing (Angleterre), Primark (Angleterre/Irlande), Grabalok (Angleterre), PWT (Danemark), Walmart (USA) et YesZee (Italie).