Huile de palme: l’environnement et les droits humains avant le libre-échange!

En tranchant clairement en faveur d’une motion de Jean-Pierre Grin (UDC), le Conseil national exclut l’huile de palme de l'accord de libre-échange en discussion avec la Malaisie. Fruit des années de travail d’une vaste coalition d’ONG et d’organisations paysannes, cette grande victoire rappelle que le libre-échange ne doit pas passer avant l’environnement et les droits humains.

La production d’huile de palme pose d’énormes problèmes environnementaux et sociaux, ainsi qu’en matière de droits humains et de droit du travail - et ce même pour les exploitations certifiées RSPO. Une exonération totale ou partielle des droits de douane dans le cadre de l’accord de libre-échange en discussion avec la Malaisie aurait entraîné une augmentation de la demande en huile de palme et exacerbé les conflits y afférents. Mercredi soir, le Conseil national a accepté par 140 voix contre 35 (et 10 abstentions) une motion demandant l’exclusion de l’huile de palme de l’accord de libre-échange avec la Malaisie.

Un grand succès pour la coalition suisse

Une vaste coalition d’organisations paysannes, environnementales et de défense des droits humains, dans laquelle Public Eye est fortement engagée, lutte depuis des années contre l’exonération de droits de douane sur l’huile de palme dans le cadre des accords de libre-échange en discussion. La population a également fait part de son scepticisme à l’égard de ce produit aux conséquences dévastatrices sur les plans écologique et social, puisqu’en 2016, près de 20 000 personnes ont signé une pétition exigeant que l’huile de palme soit retirée de l’accord de libre-échange et que la Malaisie ratifie les conventions de l’ONU relatives aux droits humains. Cette victoire de la coalition est le fruit des années de travail politique et de collaboration avec des organisations paysannes suisses qui redoutent la concurrence de l’huile de palme face à la production locale de colza.

Pas de libre-échange à tout prix

Une victoire aussi significative était certes inattendue, mais la tendance politique est aujourd’hui incontestable. Les nombreuses interventions parlementaires et initiatives cantonales demandant l’exclusion de l’huile de palme des accords de libre-échange (le parlement cantonal de Genève a pour la première fois validé une résolution en ce sens la semaine dernière) montrent que les milieux politiques ont pris conscience du sentiment partagé aujourd’hui, selon lequel le libre-échange ne doit pas être promu au détriment de l’environnement et des droits humains. Le message est clair et sans ambages pour les négociations autour de l’accord de libre-échange avec l’Indonésie qui est sur le point d’être conclu !