Incendie de l’usine textile Ali Enterprises: les familles des victimes demandent justice et adressent une pétition à KiK

Le soir du 11 septembre 2012, 254 travailleurs et travailleuses ont péri dans l’incendie d’une usine textile de Karachi, au Pakistan. Trois ans après le drame, les survivants et familles des victimes attendent toujours une indemnisation suffisante. La veuve d’une victime adresse aujourd’hui une pétition à la chaîne allemande de vêtements KiK, le principal client de l’usine à l’époque: elle demande que des indemnités justes et suffisantes soient enfin versées aux survivants et aux familles des victimes.

L’incendie de l’usine Ali Enterprises est la pire tragédie jamais survenue dans l’industrie textile pakistanaise: 254 personnes ont péri dans les flammes qui ont ravagé les locaux. Les sorties de secours bloquées, les fenêtres grillagées et les cages d’escalier inaccessibles ont empêché près de la moitié du personnel de l’usine de s’échapper du bâtiment en flammes. Ce drame est d’autant plus choquant que l’usine avait fait l’objet d’un audit quelques semaines avant l’incendie et avait reçu la certification internationale de sécurité SA8000, censée garantir le respect des normes du droit du travail et des conditions de sécurité dans les ateliers. La société d’audit italienne RINA et l’organisme de certification Social Accountability International ont pourtant décliné toute responsabilité.

Trois ans après la tragédie, la chaîne allemande de vêtements à bas prix KiK, le principal client de l’usine à l’époque, n’assume pas sa responsabilité et freine l’indemnisation des familles des victimes. Le géant du textile a certes déboursé un million de dollars (US) en aides d’urgence, mais il s’est refusé à verser toute indemnisation à long terme. Pourtant, selon les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT), une indemnisation adéquate doit couvrir les frais médicaux et les pertes de gains. Dans ce cas, le montant total des indemnités est estimé à 20 millions d’euros. Cette somme représente à peine plus de 1% du chiffre d’affaires net de KiK, qui s’élevait à près de 1,7 milliard d’euros en 2014.

Aujourdhui, les survivants et les familles des victimes de l’incendie de l’usine Ali Enterprises demandent justice. La veuve de Muhammad Akmal, Shahida, s’adresse directement à l’entreprise allemande KiK et exige que tous les survivants et les familles des victimes soient immédiatement indemnisés. Soutenez Shahida en signant sa pétition!

Plus d’informations:

sur le site de la Campagne Clean Clothes internationale