Public Eye - Le Magazine n° 3: premiers succès de notre campagne Dirty Diesel

En septembre dernier, notre rapport « Dirty Diesel » dévoilait comment les négociants suisses en matières premières inondent l’Afrique de carburants toxiques. Quatre mois seulement après nos révélations, la campagne menée avec nos partenaires africains a déjà porté ses fruits : cinq pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de diminuer drastiquement la teneur en soufre autorisée des carburants qu’ils importent. Aux Pays-Bas, le Conseil municipal d’Amsterdam demande une interdiction de produire et d’exporter de tels carburants. Mais en Suisse, les sociétés de négoce et le Conseil fédéral se défilent.

Après trois années d’enquête, un impact aussi rapide était inespéré. Le succès de la campagne « Dirty Diesel » n’aurait jamais été possible sans le soutien de nos 25 000 membres et des nombreux donateurs qui nous permettent de mener notre travail de recherche et de plaidoyer en toute indépendance. Un immense merci !

La lutte continue

En dépit de l’indignation massive soulevée par nos révélations et des réactions politiques rapides à l'étranger, les sociétés qui produisent en Europe ces carburants très polluants et les acheminent en Afrique continuent de nier leurs responsabilités. La réaction de Trafigura, mais aussi d’autres géants du secteur comme Vitol, ne laisse aucun doute : face à un enjeu majeur de santé publique, les négociants en pétrole ne sont pas prêts à renoncer volontairement à leur modèle d’affaires illégitime. Pourtant, le Conseil fédéral n’est pas disposé à prendre des mesures contraignantes pour réguler les activités des sociétés de négoce. Cette attitude montre que l’initiative pour des multinationales responsables est indispensable puisqu’elle vise à inscrire dans la Constitution un « devoir de diligence » des entreprises.

En 2017, Public Eye poursuivra son engagement pour une Suisse responsable et solidaire. Aidez-nous à faire entendre notre voix : soutenez notre travail par un don ou devenez membre de Public Eye.

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Article paru dans Public Eye - Le Magazine n°3, janvier 2017.