Violations des droits syndicaux et salaires de misère chez Hugo Boss

Hugo Boss présente aujourd’hui ses résultats annuels à Metzigen (Allemagne). En marge de cette conférence, la Campagne Clean Clothes (CCC) fait pression sur l’entreprise pour qu’elle mette fin aux violations du droit du travail chez ses fournisseurs en Turquie, et pour qu’un salaire vital soit versé aux ouvriers et ouvrières de tous ses sous-traitants. Des manifestations et plusieurs actions de protestations ont lieu en marge de cette conférence, sur le web et dans les rues.

Entre 2009 et 2013, Hugo Boss a triplé son bénéfice. Son résultat avant impôt en 2014 s’élève à 437 millions d’euros. Pourtant, les travailleurs et travailleuses n’ont pas profité de ses bons résultats, bien au contraire. Les ouvriers et ouvrières textiles ne sont pas associés au succès de l’entreprise et restent prisonniers du cercle vicieux de la pauvreté, en raison des salaires trop bas.

De plus, les ouvriers et ouvrières textiles d'Hugo Boss font part de tentatives d’intimidation envers le personnel syndiqué, dénoncent des infractions aux règlementations sur les heures supplémentaires et des cas d'harcèlement sexuel.

Une ouvrière turque d'Hugo Boss:

Je respecte l’entreprise, je respecte mon travail. Pourquoi ne me respectent-ils pas? Le comportement d’Hugo Boss est irresponsable.

Hugo Boss fait produire la moitié de ses produits en Europe de l’Est et en Turquie. Le rapport de la CCC «Salaires de misère – la production de vêtements en Europe de l’Est et en Turquie» (2014) révèle que les salaires dans ces régions sont très inférieurs au salaire vital. Les sous-traitants d’Hugo Boss n’échappent pas à ce constat: la plupart des ouvriers et ouvrières textiles vivent en dessous du seuil de pauvreté national. Dans le cadre de l’enquête, des couturières travaillant pour un sous-traitant turc d’Hugo Boss ont été interviewées. Elles ont déclaré gagner en moyenne 326 euros par mois, heures supplémentaires et primes comprises. A l’époque de l’enquête, le seuil de pauvreté en Turquie se situait à 401 euros par mois, alors que le salaire vital était estimé à 890 euros par mois.

Demandez à Hugo Boss de prendre ses responsabilités, en mettant un terme aux violations du droit du travail et en versant un salaire vital: signez la pétition de Sum Of Us!

En savoir plus:

>> IndustriALL Global Union: les droits syndicaux violés dans les usines turques d’Hugo Boss

>> Témoignages de couturières sur les conditions de travail en Bulgarie et en Turquie (en anglais)