Public Eye 2012: La lutte contre les entreprises sans scrupules continue

Zurich, 05.01.2012 - Le 27 Janvier prochain, à proximité immédiate du Forum Economique de Davos (WEF), Greenpeace et la Déclaration de Berne remettront à nouveau les Public Eye Awards aux entreprises les plus irresponsables en matière de respect des droits humains et de l’environnement. Cette année, les six nominés sont Barclays (GB), Freeport McMoran (USA), Samsung (Corée du Sud), Tepco (Japon), Vale (Brésil) et l’entreprise suisse Syngenta. Le vote en ligne, animé notamment par des parodies de publicités mordantes, démarre aujourd’hui sur www.publiceye.ch. A l’occasion de la remise des prix lors de la conférence de presse du 27 janvier prochain à Davos, le Prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz présentera sa vision de la crise économique actuelle.

A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 26 janvier prochain à minuit, les internautes sont invités à élire la pire entreprise de l’année parmi les 6 nominés sélectionnés par un jury indépendant, dans une liste de plus de 40 entreprises dénoncées par des ONG du monde entier.

Le géant bancaire britannique Barclays est en train de devenir l’un des principaux spéculateurs du secteur alimentaire de la planète avec une croissance de son activité plus rapide que celle de tous ses concurrents. La spéculation a pour effet de tirer vers le haut les prix des matières premières alimentaires dans le monde entier, aux dépends des populations les plus pauvres. A cause de ce phénomène, près de 44 millions de personnes se sont retrouvées dans une situation de pauvreté extrême au cours des 6 derniers mois de l’année 2010. Barclays Barclays entretient des liens étroits avec le gouvernement au Royaume Uni et menace de bloquer la réglementation européenne de la spéculation des produits alimentaire.

L’entreprise minière Freeport McMoran est également nominée. Elle exploite depuis 45 ans la mine de Grasberg dans la province indonésienne de Papouasie Occidentale sans avoir la moindre considération pour l’environnement et les conditions d’existence des populations locales. Il s’agit du plus grand site d’extraction d’or et de cuivre de la planète. Chaque jour, ce sont 230'000 tonnes de boues chargées de métaux lourds qui y sont rejeté dans la nature formant une épaisse couche (jusqu’à 15 mètres de hauteur) qui asphyxie toute forme de vie et qui menace également un patrimoine naturel mondial.

Le conglomérat sud coréen Samsung est quant à lui nominé car il utilise de nombreux produits hautement toxiques dans ses processus de fabrication sans informer ou protéger correctement ses employés. Certaines de ses substances sont d’ailleurs clairement interdites. Au moins 140 employés ont contracté des cancers et près de 50 jeunes travailleurs sont mort suite à ces abus. Malgré de nombreuses preuves de sa culpabilité, Samsung refuse d’admettre sa responsabilité et discrédite publiquement ses employés malades ou décédés ainsi que leurs proches.

Pour des raisons financières, Tepco, la plus grande entreprise énergétique du Japon, a gravement négligé la sécurité des structures de ces centrales nucléaire. L’accident de la centrale de Fukushima Daiichi et la pollution radioactive qui en a découlé, auraient pu être évités si l’entreprise s’était montrée plus responsable. En outre, la communication du groupe sur les conséquence de la catastrophe de Fukushima est lacunaire et toujours très tardive. Au sein de Tepco règne une culture de favoritisme, de mensonge et de dissimulation.

Vale, le cinquième nominé, est la seconde plus grande entreprise du Brésil, la seconde entreprise minière de la planète et le plus gros producteur de minerai de fer au monde. Au cours de ses 60 ans d’existence, cette entreprise s’est toujours caractérisée par ses violations des droits humains, ses conditions de travail inhumaines et son exploitation impitoyable de la nature. Aujourd’hui elle prend part à la construction du barrage de Belo Monte, en Amazonie. Ce projet a pour conséquence le départ forcé de près de 40'000 personnes de leur lieu de vie, sans le moindre dédommagement. Un espace aussi grand que le Lac de Constance serait inondé, avec des conséquences désastreuses pour la population autochtone, ainsi que pour la flore et la faune.

Last but not least, l’entreprise d’agrochimie et de semences Syngenta continue d’utiliser des méthodes agressives afin de commercialiser le paraquat, un herbicide toxique de triste réputation. Ce faisant, elle se rend coupable de graves atteintes aux populations des pays du Sud. D'innombrables d'agriculteurs ont été empoisonnées suite à l’utilisation de ce produit et un grand nombre d’agriculteurs en sont morts. L’atrazin, un autre pesticide produit par cette entreprise, a pollué 90% de l’eau douce du Midwest américain. Syngenta mène des campagnes de dénigrement à l’encontre des scientifiques qui dénoncent ses agissements et tente également d’acheter leur silence.

Le 27 janvier prochain à midi, à l’hôtel Montana de Davos, les Public Eye Awards mettront en lumière l’attitude irresponsable des plus grandes entreprises de la planète dans le cadre d’une conférence de presse internationale. C’est là que seront « honorés » les lauréats du Global Award, remis par le jury, et du People’s Award, décerné par le vote du public. Le prix Nobel d’économie Jospeh E. Stiglitz viendra évoquer le rôle des grandes entreprises dans la crise économique actuelle et les forces qui pourraient nous en faire sortir.