Vögele se défend, malgré une enquête aux résultats inquiétants!

L’entreprise suisse Charles Vögele a répondu à vos messages de protestation. Malgré une enquête en Inde qui atteste de mauvaises conditions de travail, Vögele se contente de citer le code de conduite de la BSCI. Prenez connaissance de son courriel et de notre réaction.

Réaction de Vögele suite aux messages de protestation (en allemand) / 2 septembre 2010.

Guten Tag

Besten Dank für Ihre Kontaktaufnahme. Gerne nehmen wir dazu Stellung:

Charles Vögele ist sich seiner Verantwortung bewusst und engagiert sich dafür, faire Arbeitsbedingungen bei den Lieferanten in den Herstellungsländern zu bewirken. Aus diesem Grund war Charles Vögele Gründungsmitglied der Business Social Compliance Initiative (BSCI), eine Vereinigung, die sich weltweit für faire Arbeitsbedingungen einsetzt und deren Einhaltung überprüft.

Charles Vögele erwartet von allen Lieferanten, dass soziale Mindeststandards bei der Erstellung der Ware eingehalten und die Mitarbeitenden geschützt werden. Die Charles Vögele Gruppe ist Gründungsmitglied der Business Social Compliance Initiative (BSCI) und arbeitet nur mit Bekleidungslieferanten zusammen, die den BSCI-Verhaltenskodex akzeptieren. Sämtliche Gesetze und Vorschriften der jeweiligen Länder müssen befolgt werden. Ferner werden im Besonderen die Bereiche Umwelt, Diskriminierung, Zwangsarbeit, Kinderarbeit, Arbeitszeit, Löhne, Arbeitsbedingungen, Wohnunterkunft sowie die Versammlungsfreiheit im Detail vertraglich geregelt, und zwar in Übereinstimmung mit den Konventionen der International Labour Organization (ILO), den universellen Menschenrechtsdeklarationen der Vereinten Nationen, der UN-Kinderrechtskonvention sowie der Konvention zur Beseitigung jeder Form von Diskriminierung der Frauen (CEDAW), dem UN Global Compact und den OECD-Richtlinien.

Auch diese Richtlinien sind fester Bestandteil des Lieferantenvertrags und regeln die Einhaltung sozialer Mindeststandards.
Ferner ist die Charles Vögele Gruppe bereits seit 2001 offizielles Mitglied der Menschenrechtsorganisation Social Accountability International (SAI) mit Sitz in New York. Diese Organisation ist die Herausgeberin und Verwalterin des international anerkannten Sozialstandards Social Accountability 8000.

Die Charles Vögele Gruppe verfügt über eigene Beschaffungsbüros in Asien (China, Bangladesch und Indien), wo der Grossteil der Ware hergestellt wird.
Die Charles Vögele Gruppe engagiert sich im Rahmen Ihrer Mitgliedschaft bei der Business Social Compliance Initiative, da eine international breit abgestützte und etablierte Organisation grösseren Einfluss als einzelne Unternehmen auf die Gesetzgebung ausüben kann. Die Richtlinien des BSCI-Kodex schreiben die Bezahlung von gesetzlich festgelegten Mindestlöhnen bzw. höheren industrieüblichen Löhnen vor.

Die Festsetzung von Lohngrenzen obliegt vollumfänglich den nationalen Behörden.
 Charles Vögele und BSCI stehen in direktem Dialog mit Nichtregierungsorganisationen, Gewerkschaften und nationalen Behörden, um gemeinsam faire Arbeitsbedingungen zu gewährleisten.

Freundlich grüsst

Charles Vögele Gruppe

Et voici la prise de position de la Déclaration de Berne/Campagne Clean Clothes suite à ce courriel:

Comme Schild, Strellson ou PKZ, l’entreprise suisse Vögele est membre de l’initiative patronale BSCI. Vögele affirme que «l’entreprise attend de ses fournisseurs qu’ils respectent les standards sociaux minimums dans la production de la marchandise et que les employés soient protégés.» Une enquête menée par la CCC d’avril à  juillet 2010 dans deux usines en Inde a révélé de nombreuses violations des droits du travail et des droits humains au quotidien. Les activités syndicales sont fortement réprimées. Une seule de ces usines compte un syndicat, et celui-ci ne représente que 3 % du personnel environ. Ses activités sont tenues secrètes. Les employés interrogés ont tous déclaré qu’ils perdraient leur place de travail ou risqueraient de subir des violences physiques si leur engagement syndical était découvert. Dans l’une de ces usines, une brute de 140 kg a même été engagée pour mater les ouvriers qui oseraient protester.

Les standards sociaux minimums sont systématiquement violés. En tant que client de l’usine, Vögele doit assumer ses responsabilités. En collaboration avec d’autres clients, elle doit entrer en dialogue avec la direction de l’usine pour une amélioration concrète des conditions de travail. En août 2010, la CCC a confronté Vögele aux résultats de son enquête. L’entreprise a affirmé ne plus travailler avec l’une de ces usines, ce que nous déplorons. En effet, l’interruption des relations commerciales n’est judicieuse que dans certains cas très rares. En règle générale, cela ne contribue qu’à péjorer la situation des couturières.

La seconde usine n’était pas enregistrée en tant que fournisseur de Vögele. Il s’agissait certainement d’un sous-traitant non répertorié par l’entreprise.  Les contrôles, si contrôles il y a, ne s’effectuent qu’auprès des fournisseurs directs. Les couturières employées par les sous-traitants sont livrées à elles-mêmes. Les personnes interrogées ont toutes affirmé que les contrôles n’avaient lieu que dans les usines modernes.

Vögele indique que «le code de conduite de la BSCI exige le paiement du salaire minimum légal ou, s’il est plus élevé, du salaire d’usage dans l’industrie. Les Etats sont responsables de déterminer les limites en matière de salaires. » Même s’il incombe aux gouvernements des pays producteurs de fixer les salaires minimums légaux, les pressions économiques qu’ils subissent les poussent souvent à agir à l’encontre des intérêts de leurs propres forces de travail.

Tant que les entreprises du Nord comme Vögele se fourniront là où les coûts de production sont les plus bas, sans s’engager à payer un salaire de subsistance, la situation ne s’améliorera pas. Dans la première usine, les salaires sont légèrement supérieurs au salaire minimum légal. Dans l’autre, ils se situent juste au-dessous. Dans les deux cas, l’argent gagné ne suffit pas pour vivre. 

Dans cette région d’Inde, le salaire minimum légal n’a pas été indexé depuis 2007, et ce bien que les prix des denrées alimentaires aient doublé sous le coup de l’inflation et que les loyers aient augmenté de 40%. En fonction de leur poste, les travailleurs dans les deux usines en question ne gagnent que la moitié, voire le tiers, du salaire de subsistance calculé par l’AFW pour le pays. Pas étonnant alors qu’ils soient contraints d’effectuer entre 100 et 200 heures supplémentaires par mois pour tenter de joindre les deux bouts!