Post-Trial Access to Swiss Medicines

Enquête dans cinq pays à bas et moyen revenu

Les sociétés suisses Roche et Novartis affirment qu’elles mènent des essais cliniques dans des pays à bas et moyens revenus (LMICs) uniquement quand elles ont l’intention d’y commercialiser les produits testés. Les standards éthiques internationaux exigent en outre que les populations vulnérables, fréquemment impliquées dans ces tests, doivent pouvoir profiter des traitements qu’elles ont contribué à développer. Cela signifie que les nouveaux traitements doivent être accessibles dans les pays où ont été mené les essais cliniques, si les tests se sont avérés concluants. On parle d'accès aux médicaments post-essai - ou post-trial access (PTA) en anglais.

Afin de vérifier le respect de ce principe par les deux géants de la pharma, Public Eye a étudié une sélection de 22 médicaments testés dans cinq pays émergents: l’Afrique du Sud, la Colombie, le Mexique, la Thaïlande et l’Ukraine.

Les résultats de l’enquête montrent que la grande majorité de ces traitements sont effectivement autorisés sur les marchés où ils ont été testés. Toutefois, en terme d'accessibilité, les anticancéreux enregistrés demeurent inabordables pour la majorité de la population. Nombre d’entre eux ne sont même pas remboursés par l’assurance de base ou ne sont pas disponibles dans les établissements médicaux durant toute la durée du traitement. À quelques exceptions près, l’accès à ces médicaments s’apparente à un simple jeu de hasard.

Conclusion: en pratiquant une politique de prix qui ne tient pas compte des réalités économiques locales, les géants suisses Roche et Novartis ne peuvent prétendre qu’ils respectent, dans les pays à bas et moyen revenue, leurs obligations éthiques en termes d’accès aux médicaments post-essai (PTA).

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