Le "manifeste fiscal" en campagne

Quelle bonne surprise! Après l'avoir superbement ignoré pendant une année, la NZZ a enfin jugé bon de relever l'existence de notre manifeste fiscal, et cela en nous offrant même l'honneur de la «une» de son édition du 16 novembre passé. A la page 11 suivait une description détaillée du manifeste, de ses revendications et un passage en revue de la liste de ses premiers signataires («d'Endo Anaconda à Joseph Zisyadis»...). Le jour suivant, le Temps rappelait lui aussi l'existence de notre manifeste en page 8.

Si ces journaux consacrent de la place au manifeste fiscal dans leurs colonnes ce n'est pas pour des louanges. Au contraire, le manifeste fiscal y est dépeint comme un «plan d'action» secret développé par la gauche en vue de transformer de fond en comble la politique fiscale suisse, dont l'initiative socialiste «pour des impôts équitables - stop aux abus de la concurrence fiscale» soumise au vote le 28 novembre prochain serait la première étape. Le manifeste attesterait ainsi des intentions réelles des partisans d'une initiative présentée à tort comme très modérée.

Au risque de décevoir les adeptes de la théorie du complot, le manifeste n'a rien d'un quelconque plan secret: au contraire, il est public depuis une année et plus de 6'000 personnes l'ont signé sur le site ouvert à cet effet. La modération de l'initiative du PS est quant à elle bien réelle, puisque dans les faits elle ne changerait strictement rien à la politique fiscale d'une majorité des cantons. Cette initiative est toutefois un pas important vers davantage de justice fiscale. Un bon résultat aiderait à contrer la sous-enchère qui domine la politique fiscale helvétique et contribuerait en ce sens à la nécessaire réorientation de celle-ci.

Au nom de la coalition manifeste fiscal,
Olivier Longchamp