Les brevets à la base de l’inflation des prix

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Grâce aux brevets, les firmes pharmaceutiques jouissent d’une situation de monopole et d’une exclusivité commerciale. Elles profitent en outre d’une opacité à toute épreuve. Rien en effet ne les oblige à dévoiler les coûts réels de recherche et développement (R&D) à la base du produit. Les pharmas peuvent ainsi fixer les prix presque comme bon leur semble et maximiser les profits, au détriment des patients.

Le prix des traitements est crucial pour les pays pauvres, dont les budgets consacrés à la santé sont limités, et où l'absence fréquente de système d’assurance maladie oblige les patients à payer les médicaments de leur poche.  Ce prix représente aussi un facteur important dans les pays riches puisqu’il peut aboutir à des décisions de rationnement et mettre en péril la pérennité des systèmes de couverture universelle.

Les pharmas justifient les prix élevés de leurs médicaments sous brevet par la nécessité d'amortir leurs frais de recherche et développement (R&D). Leur politique de prix est toutefois opaque et les estimations du coût moyen de développement d’un médicament rendues publiques sont très controversées. Même si les prix peuvent varier fortement d'un pays à l'autre, ils ont pour référence le prix (non contrôlé) fixé pour le marché états-unien.

À l’abri de toute concurrence durant la validité de leurs brevets, les multinationales pharmaceutiques imposent ainsi leurs «prix globaux» partout dans le monde. Leur modèle d’affaire se construit autour de produits phares très rentables prisés par les investisseurs. Et pour cause: le chiffre d’affaires annuel de ces blockbusters dépasse le milliard de dollars.