Le Fonds suisse pour la mode

Avec le Fonds suisse pour la mode, nous luttons contre la fast fashion

En Suisse, 100 000 tonnes de vêtements par an, produits dans des conditions d’exploitation et à peine portés, finissent incinérés comme des déchets ou exportés. Loin des yeux, loin du coeur ?

Notre demande: réglementer plutôt que fermer les yeux

Les entreprises qui vendent des vêtements jetables doivent assumer les coûts des dommages sociaux et environnementaux causés par leur modèle d'affaires. Pour chaque nouveau vêtement produit, les entreprises versent une contribution au Fonds suisse pour la mode. Plus les habits sont durables, plus la contribution demandée est faible. Nous créons ainsi de fortes incitations en faveur d’une mode de qualité, juste et respectueuse de l’environnement.

Le Fonds suisse pour la mode, moteur d'une mode durable

Ce fonds encourage la baisse des coûts de réparation, l’augmentation de l’offre de seconde main, la promotion d’un recyclage de qualité ainsi que le soutien à une production plus durable. Nous posons ainsi les bases d’une économie circulaire pour une mode de qualité en Suisse, au lieu de continuer à déverser nos déchets issus de la fast fashion sur d’autres continents.

Pétition pour la création du Fonds pour la mode Signer ici

Texte entier de la pétition

Nos soutiens

Découvrez ce qui motive des organisations, des associations et des personnes privées à soutenir la proposition d’un Fonds suisse pour la mode.

FAQ – Questions fréquentes

Plus d'informations

  • Qu’est-ce que le «Fonds suisse pour la mode»?

    Le Fonds suisse pour la mode est une initiative proposée par Public Eye pour contrer les effets néfastes de la fast fashion en Suisse. Son principe est simple : soumettre la production, la vente et l’importation de produits textiles neufs au paiement d’une contribution financière. Les fonds ainsi récoltés permettront de financer diverses mesures visant à promouvoir une industrie de la mode plus durable, comme des réparations moins coûteuses, une offre plus riche de vêtements d’occasion, un développement du recyclage textile en Suisse (plutôt qu’une élimination à l’étranger) ainsi qu’une production de vêtements et de chaussures plus respectueuse de l’environnement et équitable.

  • Pourquoi ce fonds est-il nécessaire?

    Chaque année, plus de 100'000 tonnes de vêtements usagés sont collectées en Suisse. Souvent produits dans des mauvaises conditions d’exploitation, à peine portés et incinérés ou exportés en tant que déchets, ces articles sont rarement recyclés. Cette situation va à l’encontre des objectifs de la Suisse en matière de développement durable. Le Conseil fédéral reconnaît les problèmes posés par la fast fashion ainsi que la nécessité d’agir pour une production et une consommation plus durables. Le Fonds suisse pour la mode pourrait jouer un rôle crucial et permettre un changement de cap, afin de s’éloigner du modèle d’affaire mortifère de la fast fashion.

  • Qui en seraient les contributeurs?

    Les contributions au Fonds suisse pour la mode proviendraient des distributeurs, des producteurs et des importateurs de nouveaux articles dans les secteurs du textile de maison, de l’habillement, des chaussures et de la maroquinerie. Le nombre de pièces ou d’unités de produits vendus en Suisse déterminera le montant de la contribution apportée par ces acteurs.

  • Les acteurs étrangers du commerce en ligne, comme Shein, Temu ou Zalando seraient-ils concernés?

    La proposition prévoit que la contribution puisse être exigée de la part de tous les fournisseurs et producteurs qui mettent des produits textiles neufs sur le marché suisse. Cela inclut les plateformes de vente en ligne étrangères, comme Shein, Temu et Zalando. Ces dernières pourraient en effet verser une contribution au nom des vendeurs qui utilisent leurs services. Afin de garantir une concurrence équitable, l’ensemble des acteurs qui vendent de la mode en Suisse devraient être amenés à contribuer.

  • Qu’en est-il des personnes qui ne peuvent pas se permettre de payer plus cher?

    Il est légitime de s’inquiéter des conséquences potentielles sur les ménages à faible revenus. Cependant, plusieurs mécanismes pourraient atténuer cet impact:

    • D’une part, le montant des prestations sociales est ajusté en fonction des prix. Il est calculé en Suisse sur la base des besoins fondamentaux, comprenant un panier moyen où figurent aussi les vêtements et les chaussures. Une éventuelle augmentation des prix serait ainsi prise en compte dans le calcul de ces prestations.
    • D’autre part, le Fonds suisse pour la mode encourage l’offre de vêtements d’occasion et réparés plus abordables, ainsi que de produits neufs plus durables, ce qui peut soulager les ménages à petit budget.
  • Le tourisme d’achat ne va-t-il pas augmenter?

    Tel que ce fonds est aujourd’hui envisagé, l’augmentation des prix induite par les contributions ne devrait pas être un facteur décisif incitant aux achats à l’étranger, compte tenu des coûts et du temps que ceux-ci impliquent. Par ailleurs, les achats à l’étranger dépassant la franchise-valeur de 150 francs par personne doivent aujourd’hui être déclarés à la douane, une démarche qui peut être facilement effectuée en ligne via une application. Les contributions au Fonds suisse pour la mode pourraient également être prélevées via ce dispositif douanier en cas de dépassement de la franchise-valeur. Cela permettrait de limiter les tentatives de contournement.

  • Combien faudra-t-il payer par vêtement?

    La contribution au fonds sera payée par les distributeurs et les producteurs, et non directement par les consommateurs et les consommatrices. Il est toutefois probable que les entreprises répercutent ces montants sur les prix de vente. Le montant exact de la contribution n’est pas encore défini. Il devra par ailleurs être régulièrement réévalué et ajusté pour s’assurer que l’objectif visé est atteint. Notre proposition avance cependant de premières estimations : pour les chaussettes et les sous-vêtements, la contribution pourrait se situer entre 0,5 et 1 CHF par article, paire ou ensemble, et pour un haut simple, entre 1 et 2 CHF par pièce. Ces montants restent indicatifs.

  • Les prix des articles durables ou seconde main vont-ils baisser?

    Un aspect essentiel de la proposition est d’exempter, au moins partiellement, les produits clairement identifiés comme plus durables. Par exemple, les articles d’occasion seront exemptés. Des contributions réduites sont aussi prévues pour les produits fabriqués à partir de fibres biologiques ou de textiles usagés recyclés, dans des conditions de travail équitables et décentes, qui garantissent notamment un salaire vital aux travailleurs et travailleuses. Le fonds créerait ainsi une incitation financière pour les distributeurs et les producteurs à développer davantage de mode durable.

  • Où ira l’argent versé au fonds?

    Les recettes du Fonds suisse pour la mode seront dédiées à l’amélioration de la durabilité du secteur textile. Elles pourraient financer diverses initiatives, telles que des campagnes de sensibilisation et de conseils à destination du public et des entreprises, ou encore des mesures incitatives visant à prolonger la durée de vie des vêtements, comme des primes à la réparation et des cours de couture. Autre point important : la promotion de meilleurs systèmes de collecte, de tri et de recyclage des textiles usagés, afin d’augmenter le taux de réutilisation en Suisse. Une partie des ressources pourra par ailleurs être allouée à des programmes internationaux œuvrant à l’amélioration des conditions de travail et à la protection des droits humains dans la production textile mondiale. Le fonds pourra enfin soutenir les producteurs et les productrices engagés dans une transition vers la production de fibres écologiques et encourager la recherche et le développement dans le domaine des textiles durables.

  • Comment les ressources de ce fonds seront-elles distribuées?

    Les ressources du fonds devraient être réparties plus ou moins à parts égales entre trois domaines principaux:

    1. Prolongement de la durée de vie des vêtements;
    2. Collecte, recyclage et élimination des textiles plus respectueuse de l’environnement, soutien à la recherche et au développement;
    3. Promotion d’une production de la mode plus durable sur les plans social et écologique.
  • Comment le fonds pourrait-il faire baisser le coût des réparations?

    L’objectif est de rendre la réparation plus attractive et moins coûteuse, afin d’allonger la durée de vie des textiles et de diminuer la quantité de déchets. Pour cela, les consommateurs et consommatrices pourraient par exemple bénéficier de bons d’achats ou de réductions sur les services de réparation. Un dispositif de ce type existe déjà en France, où une prime à la réparation pour les chaussures a été mise en place. Elle est financée par une écocontribution sur les vêtements neufs.

  • Le Fonds suisse pour la mode est-il bénéfique pour l’environnement?

    Oui, le fonds contribuera significativement à la protection de l’environnement. Il permettra notamment d’orienter la demande vers des produits plus écologiques. Les incitations à choisir des articles plus durables encourageront aussi l’adoption de modes de production et de matériaux plus respectueux de l’environnement. De plus, le financement du recyclage et de la prolongation de la durée de vie des vêtements participera à la réduction des déchets et de la consommation de ressources.

  • Qu’en est-il des conditions de travail?

    Le Fonds suisse pour la mode tiendra également compte des aspects sociaux. Il prévoit que les articles fabriqués dans de bonnes conditions de travail, incluant le versement d’un salaire équitable, puissent bénéficier d’une contribution réduite. De plus, l’argent ainsi collecté pourra être utilisé pour soutenir des programmes internationaux engagés en faveur de meilleures conditions de travail et la protection des droits humains dans l’industrie textile.

  • Le Fonds suisse pour la mode représente-il un fardeau ou une opportunité pour l’économie?

    Le fonds incitera à innover dans le domaine des matériaux durables, du développement de produits plus résistants et des modèles commerciaux circulaires. Les entreprises suisses pourront ainsi se positionner en tant que pionnières sur un segment de marché en pleine croissance, ce qui renforcera durablement leur compétitivité. En Suisse, le fonds promouvra par ailleurs les circuits économiques locaux en soutenant les services de réparation, les magasins d’occasion et les entreprises de recyclage.

  • Qu’est-ce que cela va changer pour moi en tant que consommateur/ consommatrice?

    À court terme, il est possible que l’on constate une légère augmentation des prix des articles textiles neufs et non durables. À long terme, cependant, le fonds suisse pour la mode devrait favoriser une offre de produits de meilleure qualité, plus durables et conçus pour une utilisation prolongée. En outre, les services de réparation deviendront plus accessibles et moins coûteux, et l’offre de vêtements de seconde main gagnera en attractivité.

  • Existe-t-il des projets similaires dans d’autres pays?

    Oui, cette proposition s’inspire notamment de modèles existants dans plusieurs pays européens, tels que la France, les Pays-Bas, la Suède ou la Hongrie. Ces derniers ont déjà mis en place des contributions similaires sur les textiles, calculées en fonction de la quantité et souvent associées à des mesures encourageant la réparation et le recyclage. Ces exemples démontrent l’efficacité de ce concept dans d’autres contextes.

  • Qui contrôle le fonds et son utilisation?

    La gestion et le contrôle du Fonds suisse pour la mode doivent être réglementés par une loi et une directive. Il est prévu d’impliquer divers groupes d’intérêts et des experts et expertes issus de l’industrie, du commerce, de l’économie circulaire, de la défense des consommateurs et des consommatrices ainsi que de la science dans l’organisation et l’évaluation du fonds. La surveillance technique sera assurée par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), tandis que l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) sera responsable de la perception et de la gestion des contributions.

  • Ce fonds est-il un impôt supplémentaire?

    Pas exactement, bien qu’il présente certaines similitudes. Il ne s’agit pas d’un impôt au sens classique du terme, calculé sur la valeur du produit et destiné au budget fédéral, mais plutôt d’une contribution incitative par article, destinée à un fonds dédié. L’objectif est de rendre moins attrayante une production néfaste pour l’environnement et socialement injuste, et d’encourager le développement d’alternatives plus durables.

  • Qu'est-ce que Fabric Loop et quelles différences avec le Fonds suisse pour la mode?

    Fabric Loop est une initiative lancée par l’association faîtière Swiss Textiles et quelques entreprises engagées. Ses objectifs : mettre en œuvre l’économie circulaire au sein de la branche textile, améliorer la transparence, et orienter davantage la conception des produits vers la circularité. Elle prévoit d’introduire des cotisations anticipées de recyclage pour financer ses projets. 

    Le projet de Fonds suisse pour la mode va plus loin que Fabric Loop sur plusieurs points. Par exemple, il vise directement à réduire la quantité de fast fashion sur le marché helvétique grâce à un effet incitatif plus fort. Par ailleurs, le fonds devrait également permettre de financer des mesures destinées à améliorer les conditions de travail et davantage de durabilité sur la chaîne d’approvisionnement. 

    Le Fonds suisse pour la mode représente aujourd’hui la proposition la plus ambitieuse dans le débat suisse, mais il ne s’oppose pas aux autres initiatives. Toute action contribuant à freiner l’essor de la fast fashion et en faveur d’une mode plus durable est la bienvenue. 

  • Que faire des vêtements très abîmés ou que l’on ne peut plus porter?

    • Les réutiliser soi-même? Le mieux est de réutiliser chez soi toutes les parties encore utilisables du tissu, par exemple pour en faire des chiffons, pour des réparations ou des travaux manuels. Cela prolonge directement la durée de vie des fibres et permet d’économiser des ressources.
    • Les textiles très sales, par exemple tachés de peinture, d’huile ou d’autres substances, doivent être jetés aux ordures ménagères. Une exception : si les textiles sont contaminés par des substances dangereuses particulières, qui ne doivent pas être éliminées avec les déchets ménagers, ils doivent être éliminés de manière appropriée. Vous pouvez vous adresser aux autorités locales responsables de la gestion des déchets ou aux points de collecte des déchets spéciaux pour savoir comment procéder.
    • Dans le cas de textiles déchirés, mais qui ne sont pas salis par des matières dangereuses, donc qui pourraient être utilisés comme chiffons, ou dont les fibres pourraient être recyclées (pour en faire des matériaux d’isolation, par exemple), les consommateurs et consommatrices font face à un dilemme:
      • S’ils sont jetés aux ordures ménagères, ces textiles seront incinérés. Une solution pratique, mais un gâchis de ressources, car les matières premières pourraient être réutilisées.
      • Les vêtements déposés dans un conteneur de collecte seront triés. Le problème: les textiles très endommagés sont difficiles à trier pour l’opérateur. En théorie, certains pourraient être utilisés comme chiffons ou matériaux d’isolation, ou pour un recyclage de fibre à fibre, mais à l’heure actuelle, ces options ne sont pas rentables d’un point de vue économique. La demande en chiffons est par ailleurs déjà largement couverte, compte tenu de la quantité massive de déchets textiles. Le traitement des textiles très usés représente donc une perte pour les opérateurs de collecte. C’est pourquoi il est souvent demandé de ne déposer que des vêtements encore en bon état et pouvant être portés.
      • Comment résoudre ce dilemme: La solution pourrait passer par une modification des pratiques au niveau cantonal. Dans les faits, l’ordonnance sur la limitation et l’élimination des déchets (OLED) oblige, dans la mesure du possible, les cantons à collecter séparément et à recycler les déchets municipaux susceptibles de l’être. Lors des appels d’offres publics, les cantons devraient donc exiger des entreprises chargées de la collecte des déchets qu’elles acceptent l’ensemble des textiles (à l’exception de ceux qui sont très sales), ou qu’elles organisent une collecte et un recyclage distincts pour les textiles usés qui ne sont plus utilisables. Du point de vue économique, aucune de ces deux options n’est actuellement viable sans soutien financier: il serait donc indispensable de mettre en place un système de financement structuré. Le Fonds suisse pour la mode, proposé par Public Eye, ou une autre forme de taxe anticipée destinée à financer le recyclage, pourrait alors pleinement jouer son rôle.  Ce type de mécanisme permettrait de réunir les fonds nécessaires à une valorisation cohérente et efficace de tous les textiles usés, y compris ceux qui ne sont plus réutilisables. 

    Tant que ces solutions systémiques globales ne seront pas encore mises en place à large échelle, la meilleure chose à faire pour les citoyens et citoyennes est d’opter pour une consommation «réfléchie» des produits textiles – éviter les achats inutiles, utiliser les vêtements aussi longtemps que possible, et s’informer au moment de s’en débarrasser (en traitant différemment les textiles sales/contaminés, en prenant des décisions éclairées sur les vêtements déchirés, etc.). 

  • Quelles sont les conséquences positives de mesures comparables au Fonds suisse pour la mode mises en place dans d’autres pays?

    Pour l’instant, assez peu de pays se sont dotés de modèles comparables visant à encourager l’économie circulaire dans le secteur textile ou sur le marché de la mode, mais beaucoup travaillent actuellement à des solutions similaires. 

    Certains choisissent de se concentrer sur la collecte et le recyclage, mais en France, le système est organisé de manière plus globale, par le biais de l’organisation Refashion. Celle-ci a permis d’augmenter nettement la collecte de textiles usagés et d’encourager leur réutilisation et leur recyclage. Un exemple concret qui mérite d’être mis en avant: le bonus réparation. Plus de 150 millions d’euros seront investis entre 2023 et 2028 pour rendre la réparation plus attractive pour les consommateurs et consommatrices. Le bonus fonctionne de manière très directe: en faisant réparer une fermeture éclair, par exemple, dans l’un des 1500 ateliers participants, on obtient une réduction de 8 euros. Cela encourage les personnes à utiliser plus longtemps leurs vêtements et leurs chaussures, ce qui permet de réduire les déchets et de soutenir les ateliers de réparation au niveau local. 

    Environ 1,2 milliards d’euros devraient être investis dans la transformation du secteur via Refashion entre 2023 et 2028. Ces fonds permettront de soutenir non seulement la réparation, mais aussi le renforcement des infrastructures de collecte et de tri, d’encourager la réutilisation ainsi que d’investir dans la recherche, le développement et l’industrialisation du recyclage textile. Le modèle français est aussi toujours en développement. 

Ces initiatives font déjà partie de la solution

De nombreuses organisations partagent notre vision d’une économie circulaire juste, écologique et sociale dans le domaine textile. Voici quelques initiatives en Suisse et dans le monde qui font partie de la solution et qui pourraient bénéficier du Fonds suisse pour la mode.

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  • Repair Café

    Un Repair Café de la FRC dédié à la couture raccommode tout type de vêtement.

    Deux fois par mois à Genève, le Repair Café Textile de la Fédération romande des consommateurs (FRC), organisé en partenariat avec l’association De Fil en Fil, permet à tout un chacun de réparer gratuitement ses vêtements. Des simples raccommodages aux opérations plus sophistiquées, des bénévoles aux doigts de fée aident les inscrits à effectuer tout type de réparation textile.

    «Notre objectif est d’encourager les gens à réparer et de leur faciliter la tâche», explique Diane Golay, responsable des opérations terrain en durabilité à la FRC. À la clé, un taux de réparation énorme: 93%, selon les chiffres de l’association.

    Le Repair Café Textile a lieu deux jeudis par mois de 18h à 21h à l’espace De Fil en Fil. Les participations sont gratuites et se font sur inscription. Une caution de 5 francs pour lutter contre l’absentéisme est demandée et remboursée sur place. D’autres Repair Cafés FRC en Romandie proposent également des réparations textiles.

    frc.ch/agenda
    frc.ch/repaircafe

  • TexUp

    L’entreprise sédunoise TexUp recycle des déchets textiles en panneaux acoustiques.

    Tout est parti de ce constat: la Suisse croule sous les déchets textiles et pourtant, il n’existe que très peu d’infrastructures recyclant cette matière, «alors que c’est l’une des filières les plus polluantes sur Terre», explique le cofondateur de TexUp Boris Héritier.

    À la HES-SO, lui et son compère Sylvain Baudin ont imaginé une solution: récupérer des vêtements jetés dans des conteneurs à textile, les broyer et leur redonner vie en tant que panneaux acoustiques. Aujourd’hui, l’entreprise basée à Sion travaille avec des partenaires valaisans et vaudois et compte parmi ses clients des entreprises, des universités, des écoles, un hôpital et même un tribunal. En 2024, elle a recyclé plus de 1500 kg de textile.

    À terme, l’objectif est de «pouvoir recycler tous les habits jetés dans les conteneurs», explique Boris Héritier. Et de transformer ce qui est aujourd’hui considéré comme un déchet en un «produit qui soit le plus durable et le plus écologique possible», un «objet à haute valeur ajoutée».

    texup.ch

  • Betterwork

    Les programmes internationaux renforcent le droit du travail dans l’industrie textile.

    Impossible d’imaginer une mode durable sans justice sociale et sans conditions de travail équitables. Qu’ils soient de taille modeste ou de portée internationale, les programmes qui s’engagent de manière ciblée pour des progrès concrets sont indispensables pour assurer des conditions de travail justes.

    Le programme Better Work de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui bénéficie du soutien de la Suisse, réunit des gouvernements, des entreprises de mode et des syndicats. Actif directement dans les usines textiles, Better Work fournit des conseils et des formations aux employé·e·s et effectue des contrôles sur place – c’est d’ailleurs à ce niveau que les limites du programme apparaissent, car les abus ne sont pas toujours détectés de manière fiable. Les enseignements tirés de ces activités alimentent les discussions politiques nationales et internationales, contribuant à une amélioration systématique des conditions de travail. 

    L’Accord international dans l’industrie textile, que nous avons déjà évoqué dans ce magazine, joue un rôle important en matière de santé et de sécurité au travail dans les usines textiles.

    Le projet «Derechos Laborales» («Droits du Travail» en espagnol), mené au Salvador par l’organisation de développement suisse Brücke Le Pont, montre que les projets efficaces n’ont pas besoin d’être grands. En collaboration avec la procureure générale du Salvador et une organisation locale de défense des droits des femmes notamment, Brücke Le Pont soutient des «huissiers de justice». Ces derniers aident les travailleurs et travailleuses du textile, comme Irma Mestizo (sur la photo), pour qu’ils perçoivent effectivement les salaires et les prestations sociales qui leur ont été accordés par un tribunal – une issue loin d’être automatique en raison de la lenteur du système juridique salvadorien. Rien qu’en 2024, près de 5000 travailleurs et travailleuses ont ainsi pu obtenir des remboursements pour un montant total de 5,1 millions de dollars.

    betterwork.org 

    internationalaccord.org 

    bruecke-lepont.ch/derechos-laborales

  • Re-Commerce Atacama

    Re-Commerce Atacama: récupérer des vêtements de la plus grande décharge textile du monde.

    Chaque année, des dizaines de milliers de tonnes de vêtements s’accumulent dans le désert d’Atacama au Chili, formant la plus grande décharge textile du monde. Beaucoup sont flambant neufs: au lieu de les vendre à prix réduit ou de les donner à des personnes dans le besoin, l’industrie de la mode préfère les jeter.

    Début 2025, un collectif chilien a lancé «Re-Commerce Atacama» pour sauver le désert. Le principe: récupérer les vêtements, dont des tenues neuves de marques célèbres, et les donner (seuls les frais d’envois sont facturés). Le nettoyage et l’emballage sont assurés par des bénévoles d’organisations comme Fashion Revolution Brasil.

    Le succès fut tel que la boutique virtuelle, qui proposait l’envoi des vêtements dans le monde entier, était en rupture de stock début mai 2025. Les initiateurs, avec des ONG chiliennes, travaillent désormais à pérenniser cette initiative. 

    recommerceatacama.com

  • Tell-Tex

    Tell-Tex entend relocaliser le recyclage des vêtements usagés en Suisse.

    Chaque année, l’entreprise Tell-Tex collecte environ 20 000 tonnes de vêtements, soit près d’un tiers des volumes recensés et collectés en Suisse. Aujourd’hui, ces textiles sont vendus à des centres de tri certifiés en Europe. Près de 40% (environ 8 000 tonnes) sont recyclés en chiffons et en matériaux de remblai et de remplissage, ou finissent incinérés respectivement à la décharge.

    Tell-Tex prévoit désormais de construire, en partenariat avec l’entreprise Säntis Textiles à St. Margrethen (SG), le premier centre de recyclage industriel suisse dédié aux vêtements usagés et aux textiles de maison. «Ceux-ci seront à l’avenir triés et recyclés en plusieurs étapes et de manière entièrement automatique sur un site innovant, afin d’être réutilisés comme matière première secondaire, par exemple pour la production de fil», explique Ercüment Yildirim, directeur de Tell-Tex. L’entreprise entend ainsi faire un pas important vers l’économie circulaire dans le secteur textile.

    tell-tex.com

  • Fair Fashion Factory

    À Bâle, la Fair Fashion Factory renforce le cycle textile régional.

    Début 2025, dans le cadre d’un projet-pilote de la Fair Fashion Factory, plus d’une centaine de bénévoles ont trié 5 tonnes de vieux vêtements. Ces derniers, collectés pour une étude, ont été mis à disposition par l’entreprise de collecte Tell-Tex, qui a durant trois jours vidé ses conteneurs à Bâle-Ville et environs.

    «La plupart des vêtements sont certes de la fast fashion, de la mode bon marché, et sont composés de fibres synthétiques», déclare Anna Cordasco, codirectrice de l’association Fair Fashion Factory. Le bon état et la qualité de certains vêtements l’ont néanmoins étonnée. Plus de 1 tonne de vêtements a été emportée par les bénévoles.

    L’étude de faisabilité vise à quantifier précisément les types et la qualité des textiles collectés. Elle a également pour but d’identifier des acquéreurs et acquéreuses potentiel·le·s actifs dans l’upcycling ou le recyclage – comme des magasins de seconde main, des créateurs de mode ou des entreprises de recyclage.

    Un deuxième projet de l’association, intitulé «Les invendus en mouvement» («Ladenhüter in Bewegung» en allemand) et soutenu par l’Office fédéral du développement territorial, cherchera une solution pour les articles neufs invendus. L’objectif est de transformer ces produits en collaboration avec des designers et designeuses locaux.

    fairfashionfactory.ch

  • DePoly

    La cleantech de Sion entend donner une seconde vie au polyester textile.

    «Les déchets plastiques sont partout.» C’est sur la base de ce constat qu’est née DePoly en 2020. Sa solution: recycler le PET et le polyester, y compris lorsqu’ils sont mélangés à d’autres matériaux, comme dans les vêtements.

    Pour ce faire, la start-up a développé un processus chimique qui décompose le PET et le polyester en deux composés réutilisables par l’industrie. Pour les textiles, les fibres sont également récupérées. C’est une «boucle infinie», explique Samantha Anderson, CEO et cofondatrice de DePoly.

    En 2024, la cleantech basée à Sion a traité 1 tonne de déchets plastiques dans son usine, actuellement en phase-pilote. Avec, une nouvelle usine de démonstration prévue pour cet été, elle espère atteindre 500 tonnes d’ici la fin de l’année. Avec, à terme, l’ambition de «créer une valeur ajoutée pour les déchets» et ainsi «réduire la quantité de déchets plastiques rejetés dans l’environnement».
     

    depoly.co

  • Coordination textile genevoise

    La Coordination textile genevoise collecte les vieux vêtements.

    Constituée de cinq associations membres (Caritas, la Croix-Rouge genevoise, le Centre social protestant, Emmaüs et Terre des Hommes Suisse), la Coordination textile genevoise collecte 2200 tonnes de vêtements par année à l’aide de plus de 350 «boîtes à fringues» installées dans le canton. Une partie de ces habits est ensuite triée dans les centres des associations membres, et vendue dans leurs boutiques de seconde main ou redistribuée à des personnes en situation de précarité.

    coordinationtextile.ch

  • Walk-in Closet Schweiz

    La devise de Walk-in Closet Schweiz: «échanger au lieu d'acheter».

    L'association à but non lucratif Walk-in Closet Schweiz s'engage pour un monde de la mode plus durable et plus juste et œuvre pour un changement dans les habitudes de consommation. Plutôt que d’acheter du neuf, Walk-in Closet Schweiz propose une alternative concrète: l’échange de vêtements. L’association organise des trocs de vêtements dans une trentaine de lieux en Suisse alémanique.

    En collaboration avec Public Eye, Walk-in Closet utilise les réseaux sociaux pour sensibiliser son public. Sur demande, l’association propose aussi des ateliers et des conférences sur le thème de la consommation durable de vêtements. Son but: encourager un maximum de personnes à réfléchir à leur manière de consommer la mode.

    Né d’un projet étudiant en 2011, Walk-in Closet est aujourd'hui la plus grande organisation de troc de vêtements en Suisse, mobilisant plusieurs centaines de bénévoles chaque année.

    L’association propose également une boutique en ligne dédiée à l’échange de vêtements. Le principe est simple: il suffit de saisir les informations des vêtements à donner en ligne puis de les envoyer ou les déposer en personne. Les points obtenus permettent de choisir d’autres articles en ligne, qui sont livrés par la poste ou à retirer.

    walkincloset.ch