Retour à l’expéditeur: nous renvoyons en Suisse l'air pollué du Ghana

© Public Eye
Les négociants suisses en matières premières inondent l’Afrique de carburants toxiques: bien que légales, ces pratiques n’en restent pas moins illégitimes. En 2016, Public Eye et ses partenaires ouest-africains lancent une grande campagne pour mettre un terme au commerce de carburants toxiques.

Les négociants suisses prétendent assumer leur responsabilité et respecter les droits des populations des pays dans lesquels ils opèrent. Pour leur rappeler que leurs affaires toxiques ont des conséquences, Public Eye et ses partenaires ouest-africains ont décidé de renvoyer en Suisse un conteneur rempli d’air pollué de la capitale ghanéenne, Accra. Destination: Genève, la ville des traders, et plus précisément le siège Trafigura, le géant du négoce qui s’est lui-même fixé l’objectif de devenir un leader en matière de responsabilité sociale d’entreprise.

Par ce «retour à l’expéditeur», nous invitions la société genevoise à agir à la hauteur de son discours et de ses ambitions.

Retour à l’expéditeur: nous renvoyons en Suisse l'air pollué du Ghana.

C’est au rythme des percussions africaines que notre campagne «Retour à l’expéditeur» s’est achevée le 7 novembre 2016, avec la livraison de l’air pollué à Trafigura, accompagné de près de 20 000 signatures lui demandant de cesser d’inonder l’Afrique de carburants toxiques. Bien que la société genevoise ait accepté de recevoir notre pétition, elle continue de se cacher derrière le respect des lois en vigueur dans les pays où elle opère – tout comme Vitol, Addax & Oryx, Mercuria et Glencore, également concernées par les révélations de notre enquête.

La remise du conteneur d'air pollué et de la pétition au siège de Trafigura, à Genève.

Si les sociétés suisses refusent d’assumer leurs responsabilités, la campagne menée par Public Eye et ses partenaires africains a provoqué de vives réactions dans de nombreux pays – et contribué à des changements politiques en Afrique de l’Ouest.